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LA POLITIQUE DES CAVERNES

L'intégrale

Résumé

De ma déconvenue avec Valérie PECRESSE à mon quotidien surprenant de Maire Adjoint en passant par des propositions pour le développement durable, je vous présente dans cet ouvrage ma vision de l'intérêt général.

Un pamphlet contre le cynisme et l'endoctrinement, un manifeste pour une politique efficace, celle de la raison. 

Cette version plus exhaustive permet d'accéder à une argumentation plus fournie sur certains sujets, des exemples supplémentaires et pourra évoluer au fil des réflexions . La contrepartie tient dans un texte légèrement moins peaufiné. 

Si la plupart des paragraphes sont ici plus fournis, vous trouverez les principales différences à l'aide du menu de gauche.

Introduction à l’intérêt général

L’interdiction de parler politique au diner de noël atteste que dans les partis ou nos foyers, le dogmatisme fragmente la France. Les affrontements physiques entre partisans de candidats relèvent de l’hooliganisme politique. Conscient des dangers de cet endoctrinement, je lui préfère le pragmatisme, qui impose sens des responsabilités et prise de risques politiques afin d’optimiser l’intérêt général. J’entends par intérêt général, ce qui va dans l’intérêt du plus grand nombre possible de citoyens, à long terme. Si ce dernier s’avère ambitieux et nécessite une vision sociétale de chacun, il semblerait logique d’étudier la politique à minima en vue de son propre intérêt, de façon rationnelle. Or le fanatisme idéologique de certains les empêche également d’atteindre cet objectif.

 

Le concept de politique des cavernes renvoie à l’allégorie de Platon dans le Livre VII de La République2. Mes connaissances philosophiques se limitent à l’enseignement de mon année de terminale. Je n’abuserai pas de la matière. Je prie également les connaisseurs de m’excuser pour la vulgarisation suivante. Dans la caverne, des hommes attachés et ne discernant que leur propre ombre ne peuvent voir le soleil. Quiconque pénètrerait sous terre pour leur annoncer son existence serait rejeté et pris pour un mythomane. Sortir de cette cavité nécessite un grand courage pour se diriger vers la lumière, perturbante, et découvrir l’inconnu. Les idéologies politiques jouent ce rôle de caverne, enfermant et aveuglant le citoyen qui y reste attaché.

 

J’ai grandi dans un foyer communiste, ai fréquenté un lycée public « huppé » avant de passer mon DEUG à l'Université Paris 8 de Saint-Denis, issue de la pensée de Mai 68. J’ai fini mes études à la faculté De Paris II Panthéon Assas, souvent associée au GUD, groupe d’extrême droite. Ma carrière a débuté au sein d’une filiale de la Ligue de l’Enseignement, porteuse de l’éducation populaire. Je suis aujourd’hui gérant d’une TPE du bâtiment. Par souci de liberté, malgré plusieurs propositions, je ne me suis jamais « encarté ». Ce parcours m’a continuellement exposé au soleil, et parfois, fait passer de cavernes en cavernes. Cela prémunit des replis au sein d’un clan, lié par une idéologie, et qui considère toute autre façon de penser comme inefficace, cruelle, liberticide, fasciste, décadente… On nomme certains de ces groupes « partis » ou « mouvements », mais ils peuvent s’organiser de façons moins formelles.

 

Le hasard, des personnes au fait de mon intérêt pour la politique et un impérieux besoin de diminuer la moyenne d'âge d'une liste électorale m’ont permis de devenir conseiller municipal à Louvres à 25 ans, puis Maire Adjoint 6 ans plus tard. Ayant déménagé à l'issue de ces deux mandats, je m’implique dans la vie de ma commune d'accueil, Pierrelaye. La matière et les réflexions que vous lirez sont nourries de cette vie politique, du témoignage d'autres élus ; d'agents de collectivités et tout simplement de mon vécu de citoyen.

 

Si certains se croient à l'origine d'exemples parfois drôles, inquiétants ou attristants, ils auront probablement raison. Il ne s'agit pas de les viser personnellement mais d'illustrer des pratiques répandues. Ce texte promeut la recherche de l’intérêt général, plutôt que l’endoctrinement, le copinage ou l’hostilité systématique. Il démontre qu’une gestion rationnelle de la cité ouvre un éventail de possibilités, alors que l’arrivisme et le dogmatisme entrainent un cercle vicieux. J’ai donc essayé d’appliquer les mêmes principes à sa rédaction.

 

Vous parcourrez des sujets allant de l’exemple très local à des propositions relevant de la strate européenne. Cela démontre que les opportunités et les freins à l’intérêt général se retrouvent à tous les échelons, et qu’ils ne dépendent pas tant du niveau que de l’état d’esprit.

 

 

Une démocratie terne

 

Une grande « cratie » implique de grandes responsabilités

Nous jugeons très sévèrement la personnalité ou les actes de nos élus. L’étude de SciencesPo 2009-2019 : la crise de la confiance politique confirme que « la méfiance et le dégoût l’emportent largement dans le rapport à la politique » avec globalement 79% de sentiments négatifs.

Une citation de Spiderman en titre de chapitre prend-elle de la légitimité en y intégrant du grec ? Pas certain, mais si j’obtiens le même buzz que Marlène SCHIAPPA, je prends ! Pour regagner en crédibilité, rappelons que « démocratie » signifie le pouvoir du peuple. Contrairement aux fantasmes de complotistes, évidemment, en France, les citoyens disposent du pouvoir. 

Lorsque nous critiquons nos élus, rappelons-nous que nous les avons choisis. Si ce choix souffre dès le dépôt du bulletin dans l’urne de légèreté, comment atteindre l’intérêt général une fois le goût du pouvoir en bouche et le poids des responsabilités sur les épaules ?

 

J’atteste n’appartenir à aucun lobby. J’ai été élu par mes concitoyens. J’affirme avoir ressenti le poids des décisions lorsque lors de ma première commission finance, j’ai innocemment émis une proposition qui fut retenue puis entérinée en Conseil Municipal. J’ai alors compris que la population avait bien remis, en même temps que le bulletin dans l’urne, une partie de son avenir entre mes mains. Ce choix de leur part s’avère fondamental.  

 

Je regrette entendre certains dire avoir voté pour le président de la République parce que « ce n’est pas plus mal qu’il soit jeune ». A Louvres, quel étonnement de lire sur les réseaux sociaux que le candidat à la municipalité considéré six ans auparavant comme quelqu’un « qui n’aura jamais les épaules » devient soudainement l’idylle parce qu’il « fait du vélo » et que « c’est sympa ». Cela bien que sa présence en Conseil Municipal au cours du mandat fut inférieure au temps que j’ai passé en cours de philosophie. A Pierrelaye, comment justifier le vote pour un candidat qui ne présente même pas de programme, seulement parce qu’il est en place depuis longtemps ?

 

Compétence et relationnel...

 

Qui parmi vous ne commet jamais d’erreurs professionnelles ? Pourtant, peut être avez-vous reçu une formation pour les tâches que vous réalisez ? Imaginez travailler sous l'œil attentif non pas de votre n +1, mais de milliers ou de millions d’électeurs qui vous scrutent en permanence. Ajoutez, en plus de votre cher collègue de bureau toujours prêt à vous dénigrer, toute une opposition dont la finalité tient à vous déstabiliser. Voilà le contexte contraignant des élus. Les fautes de gestion sont plus souvent liées à l’incompétence, à la survenance d’erreurs que chacun pourrait commettre, plutôt qu’à de la malveillance. Le principal reproche ne peut décemment porter que sur la volonté d’occulter cette erreur ou de s’en dédouaner par tous les moyens. La question des masques inutiles lorsqu’on en manquait mais indispensables quand nous pouvions y accéder en constitue un exemple.

 

Les relations humaines tiennent également une place sous-estimée dans notre jugement sur l’action des politiciens. Là où nous ne pourrions voir que cynisme et arrivisme, nombre de projets pourtant utiles à tous n’émergent jamais du fait d’antagonisme personnels.  

 

Combien de dossiers ai-je vu échouer parce que des personnes se méprisaient ? Je me remémore cette très courte réunion de bureau municipal, instance qui réunit le Maire et ses adjoints. Vexée par les propos d'une collègue, l'une des adjointes décide dès son arrivée de claquer la porte ! Soit. Après tout, pourquoi n'y aurait-il qu'elle qui montre son mécontentement ? Voilà une deuxième élue qui plie bagage ! Agacé par cette brouille qui s'ajoute à ses tracas quotidiens, le Maire décide que puisqu'il en est ainsi, lui aussi, il rentrera plut tôt ! Quelle hécatombe alors que j’ouvrais à peine ma sacoche ! Au-delà du comique de la scène, j'ai dû reporter la présentation de dossiers importants à la semaine suivante. Une catastrophe lorsque l'on connaît la lenteur des rythmes politiques et administratifs.

 

Oui, les personnes pour lesquelles vous votez sont avant tout des Hommes, avec leurs compétences et leur caractère.

Choisissez les bien !

 

Le goût du pouvoir

 

Comment expliquer des campagnes électorales délétères dans des bourgades où le vainqueur remportera surtout un joli lot d'ennuis pour les six années à venir ? Les indemnités n'occupent qu'une part négligeable. A responsabilité égale n'importe quel salarié gagnerait bien plus.

 

Puisque l'on tient à son petit pouvoir, il faut éviter toute perturbation, toute décision qui risquerait de nous en éjecter. De nombreux élus préfèrent la sécurité électorale et l'attentisme à l'action au profit de l'intérêt général. Les concernés montrent une prudence inégalée, mais ils s'opposent également à toute démarche trop ambitieuse. Les objections ne portent pas sur le bien-fondé de la mesure, mais se traduisent par de tristes « on n’a jamais fait ça ici auparavant », « c’est compliqué », « est-ce qu'on n'est pas trop ambitieux pour une première », « ils ne voudront jamais », « tu ne te rends pas compte… ». Je me suis souvent heurté à ces réactions. Une fois « aux affaires », selon l'expression consacrée, il devient difficile de s’en éloigner. J'ai constaté les effets dévastateurs de cet état d'esprit. Au lieu de rechercher l’efficacité au profit du plus grand nombre, de faire preuve d’initiatives, certains élus se figent ! Ils se tétanisent à l’idée qu’initier une démarche engendre forcément une part de risque qui pourrait leur nuire politiquement.

 

Mon souvenir le plus ridicule en la matière tient dans l'intégration d’une rubrique « Etat civil » dans le journal communal. Les membres de ma commission m’ont convaincu de créer cette rubrique pour laquelle je me montrais réticent. Une fois converti, il me revenait de faire appliquer la mesure. Par correction, j’ai abordé cette décision peu stratégique en Bureau Municipal. Quelle surprise d’entendre que ça ne se faisait pas à Louvres, que la mise en œuvre posait des difficultés ou que nous devions nous prémunir contre les risques juridiques. Tout cela pour une page présente dans la plupart des bulletins municipaux de France. Il fallut près de deux ans et une persévérance sans faille pour enfin publier ces lignes si appréciées de la population.  

 

Dans ce paragraphe ou ailleurs, ce manifeste dresse un portrait sévère des élus. Je n’occulte toutefois pas ceux que j’ai côtoyés au cours de ces 12 ans et qui ont montré nombre de qualités. Je pense, par exemple, à notre premier adjoint, capable d’ensevelir sa table de salle à manger sous des dossiers techniques de plusieurs centaines de pages. Ouvrages au sein desquels il identifiait la petite ligne du bas qui nous aurait plombés, ou y trouvait une opportunité bien cachée. Je pense bien sûr à Alain CLAUDE. Mon ami et collègue Maire Adjoint avec lequel nous avons partagé nos meilleures engueulades. Il tînt sa place jusqu’au dernier jour de mandat, au sein d’un Bureau de Vote. Il y fut fatalement contaminé par la première vague de COVID. Notre dernier échange se déroula à la fin d’un Conseil Municipal au cours duquel nous avons voté de façon bien opposée. A l’issue de cette réunion, conscient de notre différent, il m’approcha et me dit « Alors, quand est-ce que tu passes prendre un verre ? ». Au-delà de l’aspect dramatique, voici un vrai exemple d’opposition politique dénouée de ressentiments. Je pourrais poursuivre la liste de ces personnes, y compris dans d’autres instances telles que le Conseil Départemental avec Antony ARCIERO et Isabelle RUSIN, ou le Maire de Marly la Ville. Je considère également, j’espère avec objectivité, que nous avons réalisé un bon mandat, efficace. J’aurais simplement souhaité qu’on se donne les moyens de le rendre efficient.

 

Si j’ai opté pour le volontarisme jusqu’au dernier jour de mon mandat, je ne le lie pas à un altruisme inné. J'ai rapidement su que, pour des raisons personnelles, je ne me représenterai pas à Louvres. Quoi qu'il arrive, je perdrais mon siège. J’étais donc libre de jouer pleinement mon rôle. Cette expérience a modifié ma position quant à la limitation du nombre de mandats. Je considérais auparavant qu'il revenait à la population de décider si un élu avait suffisamment bien accompli sa mission pour le réinstaller. Dorénavant, j'estime qu'il convient de soulager de l’angoisse d’une éventuelle non-réélection les personnes au pouvoir pour les inciter au dynamisme, et donc de limiter le nombre de renouvellement de candidatures.

Aux dirigeants qui préfèrent jouer la défense, je rappelle que le meilleur moyen de conserver son siège réside dans la réalisation d'un mandat de qualité. Une population admettra une erreur de ses dirigeants si leur action s’oriente vers l'intérêt général. Les mœurs ayant changé, les administrés pardonneront d'autant plus facilement si l'éventuelle bévue est reconnue et expliquée.

 

Quelle différence y a-t-il entre le bon et le mauvais candidat ?

 

Une fois élu, la mise en œuvre d'un programme, surtout municipal, relève de l'anecdote. Les candidats en place, par prudence, se limitent généralement à inscrire des mesures dont ils sont certains de la faisabilité, voire déjà largement engagées. A contrario, les listes d'opposition promettent monts et merveilles. Mais un élu doit surtout gérer des problèmes imprévisibles et qui se présenteront quotidiennement dans des domaines multiples. L’unique manière d’anticiper ses réactions, s’il n’a jamais été en fonction, tient dans la connaissance de sa façon de voir les choses, de sa philosophie. Le dédain pour la chose publique provient notamment du manque d'enthousiasme engendré par des politiciens dénoués de vision. « Je suis le dernier des grands présidents, après moi il n'y aura plus que des financiers et des comptables » disait François MITTERAND. Le devoir d’inventaire ne constituant pas le sujet de cet ouvrage, laissons-le à ce qui reste du Parti Socialise. En revanche, on peut aujourd'hui considérer qu'il n'avait pas complètement tort sur la seconde partie de sa déclaration.

 

Les candidats sortants considèrent à juste titre qu'un bon bilan ne joue qu’un rôle minime pour une réélection. A l’inverse, de mauvais résultats n'empêchent rien ! N'est-ce pas dramatique ? Cela ne signifie-t-il pas que les citoyens observent tout autre chose que les faits ? Quand nous passons un entretien d'embauche, notre recruteur sollicite fréquemment nos précédents responsables. Il veut savoir comment nous nous comportons une fois mis en situation. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit de la meilleure façon de jauger les capacités d'un individu.

 

Si ces lignes vous incitent à voter rationnellement, dans le sens de l’intérêt général, en sortant de votre « caverne » politique, voici quelques clés pour vous y aider. S'y retrouver au milieu des professions de foi étalées sur la table relève de la chasse au trésor.

 

Je tiens la première astuce de l'un de mes mentors politiques, Monsieur Guy MESSAGER, Maire honoraire de la commune de Louvres. Je vous invite à interroger le candidat :

Comment voyez-vous notre ville dans 15 ans ? Si la réponse débute par « Euh….alors je vous remercie de me poser cette question et je vais m’empresser d’y répondre, auparavant…. », et que vous le voyez écarquiller les yeux, alors ce candidat ne recherche que le pouvoir sans se soucier de l’avenir de votre commune, et surtout, sans vision. Il doit vous décrire les évolutions en matière d'urbanisme, les modes de circulation, comment la vie associative intègrera les nouveaux arrivants en cas de développement urbain, d'où proviendront les ressources financières, le développement économique, la position de votre commune par rapport aux villes avoisinantes et le rôle politique au sein de l'intercommunalité.

Ainsi listées, on pourrait voir une liste à la Prévert. Mais ces thématiques doivent former un ensemble cohérent dans l'esprit d'un candidat digne de ce nom. Quand bien même disposerait il de cette vision, tout ne se déroulerait pas comme prévu en quinze ans. Mais quitte à louvoyer, votre candidat saurait où il veut vous emmener. Il gèrera les imprévus à l’aune de cette politique cohérente qu’il envisage. Avec une telle question, vous le sortirez des sujets d'actualité qui relèvent plus de la gestion des chefs de service que d'un élu qui porte le devenir de ses concitoyens. L'état d'esprit d’un prétendant aux responsabilités, sa vision, impacteront votre quotidien d'une manière forte et concrète.

Autre suggestion : vous pouvez cerner le sérieux d’un candidat en comparant ses propositions au budget prévu. Comment financera-t-il chacune des mesures ? Cela nécessite un travail démocratique fastidieux. De la légèreté sur cette question pourrait toutefois se faire douloureusement sentir au moment de la réception des avis d’impôts locaux ou engendrer de graves désillusions. Certains sites comme https://www.decomptes-publics.fr/ proposent des synthèses, certaines explications et surtout des comparaisons avec la moyenne de la strate de votre commune. Des informations utiles pour juger le candidat « sortant ». Par exemple, si les dépenses en personnel dépassent nettement celles des villes semblables, mais que vous n’y trouvez pas de qualité de vie supérieure, cela pourrait vous questionner.

 

Une abstention tous azimuts

 

J’admets plus facilement l'abstention, que des choix que je considère subjectifs de la part d’électeurs qui font l'effort de se déplacer.

 

Lorsqu’on adhère suffisamment au processus électoral pour voter, il me paraît logique d'effectuer le choix le plus efficace au moins pour son propre avenir, si ce n’est pour l’intérêt général. Les personnes capables de se rendre jusqu'à l'urne disposent des moyens de se renseigner sur le contenu des propositions. Malheureusement, on supporte d’avantage le « maillot », comme pour une équipe de foot, plutôt que la qualité de l’équipe ou du candidat.

 

L'abstention, pour sa part, provient de nombreux phénomènes qui mériteraient à eux seuls un ouvrage. Une rapide catégorisation permet d'identifier deux grands types d'abstentionnistes :

 

Les convaincus : le refus de voter exprime leur rejet de notre pacte social. On retrouve chez eux des idées proches du « tous pourris les politiques ». La France octroie le droit d'adopter cette position. Une démarche qui devient moralement fragile quand ces abstentionnistes vont manifester pour obtenir dans la rue, aux dépends des votants, ce qu’ils n'ont pas pris la peine de solliciter dans les urnes. À mon sens, la manifestation la plus valable, réunit les électeurs d'un candidat qui néglige ses promesses.

 

L’autre catégorie d’abstentionnistes regroupe les déçus de la politique, les citoyens considérant les suffrages inutiles, les votants occasionnels sans candidat répondant à leurs espérances, les « non concernés », les pêcheurs et promeneurs du dimanche.

Un dénominateur commun réunit ces personnes : pour chacune de leur motivation, une évolution démocratique permettrait de les attirer vers les isoloirs. Cette remise en cause du fonctionnement politique date. Elle n'est pourtant mise en avant que les soirs d’élections. Avec une belle unanimité, du Maire au Président de la République, les responsables constatent « qu’il faudra tirer les conséquences de ce qui est un échec pour la démocratie ». Une rengaine qui reste toujours sans suite. Au contraire, le doute créé par ce défaut d’électeurs renforce l'attentisme.

 

Atteindre l’intérêt général nécessite un retour aux urnes. Plus on dénombre de votants, plus le programme vainqueur répond aux attentes d’une majorité de citoyens. De plus, une forte participation accroît la légitimité de l’élu et lui permet d’appliquer une politique forte et cohérente. Il convient de tout mettre en œuvre pour lutter contre l’abstention.

 

Personnaliser la démocratie

 

Le renforcement de la démocratie locale fournira un levier majeur pour améliorer la participation. La proximité des habitants avec les décisions permettra de redonner du sens à la politique de manière générale, chacun voyant les impacts des mesures sur son cadre de vie.

 

A Louvres, j’ai par exemple organisé une commission de toponymie, qui consiste à baptiser des rues, bâtiments et lieux publics. Ces sujets ne relèvent pas d’une stratégie globale qui oblige à les traiter au niveau de la municipalité. Au contraire, les riverains, connaisseurs privilégiés de leur environnement, trouveront les solutions, en l’occurrence les noms les plus adaptés. Ainsi furent baptisés la crèche « L’arche des Bambins » et le groupe scolaire «Universalis». Une fois la mesure mise en place, puisqu’elle vient de la population, elle permet un meilleur sentiment d’appartenance à sa ville.

 

Cette démocratie locale doit dépasser le stade du titre prometteur dans les programmes et s'appliquer concrètement tout au long du mandat.

Quelques idées :

  • Votes en ligne sur des questions de quartier.

  • Allocation à des conseils de quartier formellement constitués d'un budget annuel dont ils disposeront à leur guise sur des thématiques prédéfinies.

 

Les Députés pourraient aussi rapprocher le processus législatif des concitoyens. Chacun, dans sa circonscription, solliciterait auprès de la population des propositions de loi sur une thématique précise. Après une pré-sélection du parlementaire, le choix de la proposition à présenter devant l'Assemblée Nationale s'effectuera par les administrés. Il s'agit, de plus, d'un moyen de lutter contre les effets néfastes de l'interdiction du cumul de mandats de Député-Maire. Les législateurs se voyaient auparavant sermonnés lorsqu'ils revenaient faire les marchés, ou plus impactant, lorsqu’ils briguaient un mandat local dans leur circonscription. La réforme en question empêche ce retour à la réalité du terrain. Pour ne pas engendrer d’effets contre-productifs, ce processus doit s’avérer sincère et réel. Voici de quoi redonner espoir aux déçus de la politique et ceux ne voyant pas l’utilité du vote.

 

Actualiser la démocratie

 

Lors des réunions de riverains, de professionnels locaux, de quartier… on retrouve davantage d'élus ou de techniciens que d'administrés. Le quotidien de centaines de millions d'occidentaux, dont les Français, tient désormais sur un écran d’environ 0.01 m². On peut rester chez soi pour travailler, pratiquer du sport avec un coach en ligne, faire ses courses, rencontrer l’âme sœur, organiser des apéros et même pour suivre la Messe… Le Curé de Pierrelaye, Thierry Louis Lacomblez, désormais célèbre TikToker depuis son passage dans l'émission Quotidien, regroupe plus de 22 000 abonnés sur son compte. Chaque jour, il prend quelques instants pour porter « la bonne parole » en ligne. Il s’adresse ainsi à un nombre bien plus important de fidèles, voire de curieux peu habitués aux lieux de culte, que s’il se contentait d’ouvrir les portes de sa paroisse. La démarche du Curé concerne une institution séculaire qui peine à mobiliser et à laquelle on reproche parfois son archaïsme. Des problématiques identiques à celle de notre vie démocratique.

Quelque jugement que l’on porte sur ce mode de vie sédentaire, il correspond à la majorité de nos concitoyens. Seule la vie publique échappe à ce processus. L'argument selon lequel se déplacer pour voter constitue un devoir citoyen reste entendable. Toutefois, la démocratie, dans son organisation même, vient maintenant en rupture avec tous les autres aspects de la société.

Là où tout se réalise en quelques clics, pour voter nous devons nous déplacer, choisir parmi une multitude de papiers en équilibre sur une table, tirer le rideau pour se cacher, jouer aux origamis avec des feuilles trop grandes pour les enveloppes, faire tamponner sa carte, signer à travers une règle et espérer que l'enveloppe tombe correctement. Ce qui semblait auparavant une banalité devient anachronique.

 

Le retour aux urnes passe donc également par une modernisation de la démocratie.

Il convient d'organiser au plus vite le vote en ligne, doublé d’un vote électronique en bureau pendant quelques années. Au-delà de la question pratique qui améliorera la participation, il ôtera au processus son aspect hors du temps. Le système devra se montrer suffisamment sécurisé et ergonomique dès la première édition pour inspirer la confiance. Les tentatives de piratage de l’intérieur ou de l’étranger devront être anticipées. L’Estonie, pionnière en la matière, a mis en place un double mécanisme, permettant à l’électeur en ligne, s’il a l’impression d’une mauvaise prise en compte de son vote sur internet, de se rendre dans un bureau pour utiliser une machine électronique. Cette possibilité de se déplacer pour voter électroniquement permettra également d’inclure les citoyens souffrant encore de la fracture numérique. Le vote sur machine écrase automatiquement la tentative précédente. Cette démarche sied parfaitement à notre pays car à défaut d’assurer une inviolabilité à 100 %, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique garantissent l’identification de la moindre tentative frauduleuse. Comme nous le verrons par la suite, la France dispose de compétences de pointe dans ces domaines. Rappelons que depuis désormais de nombreuses années, nous pouvons opérer toutes nos opérations bancaires et boursières en ligne, parfois pour des montants considérables, y compris depuis notre smartphone. Jusqu'à ce jour, aucune fraude, pourtant tentante, n’a remis le système en cause.

 

L'ensemble des éléments de la vie démocratique doit se numériser. Il faut reconnaître de nettes améliorations liées à la crise sanitaire depuis les dernières élections municipales. La majorité des séances sont désormais diffusées en direct sur Facebook. Mais combien de temps a t-il fallu ?! Il faut également trouver un autre format pour les réunions d'information et d’échange. Il paraîtrait intéressant, au niveau municipal, de consacrer un temps à la réponse aux questions posées en ligne par des administrés lors de chaque conseil. Cette modernisation technique peut susciter l'intérêt des non concernés et faciliter logistiquement la participation des promeneurs du dimanche.

 

Un millefeuille plutôt indigeste

Beaucoup d'encre a déjà coulé sur notre célèbre millefeuille français et ses couches politiques et administratives. Aujourd’hui, les effets des lois MAPTAM et noTre restent à étudier. La multiplicité des organes floute les rôles de chaque entité. Que dire des compétences partagées entre plusieurs instances ? Par exemple, les locaux et les équipements des écoles primaires relèvent des communes mais celui des collèges du Conseil Départemental. Dans tous les cas, la gestion du personnel éducatif revient à une troisième entité : l’éducation nationale. Quel fouillis ! Pourtant, que ce soient les Conseils Régionaux, les Conseils Départementaux, les Conseils Municipaux ou bien les Parlementaires…, tous impactent par leurs décisions notre quotidien à plus ou moins long terme. Lors de mes échanges avec les administrés, une autre forme de confusion a souvent nécessité des explications. Il s’agit de la différence entre les fonctionnaires territoriaux, parfois en contact régulier avec la population, et les élus. Un tel trouble peut induire en erreur sur la qualité d’une équipe, dans un sens ou dans l’autre, au moment d’un scrutin.

 

Il convient d’améliorer la lisibilité du rôle de chaque institution. Savoir pour quoi, en plus de « pour qui » l’on vote donne du sens à la démarche.

 

Il faudra grandement progresser pour améliorer la transparence en la matière. La réduction du nombre de strates réduira le sentiment de routine électorale quand les scrutins se succèdent, et facilitera la lisibilité.

Il semble pertinent d’affecter à une seule institution la compétence relative à une même thématique. La pédagogie doit commencer dès l’école. Elle peut être rappelée par des spots dépolitisés communiquant sur le rôle des instances à renouveler.

 

L’importance négligée des coopération internationales

 

Souvent orientés par les politiciens qui se dédouanent de leurs échecs sur les instances de l'Union Européenne, aussi critiquables soient elles, nous oublions parfois quelques fondamentaux sur les relations internationales, leurs origines, et leur impact. Rappelons quelques vérités simples, historiques ou économique :

  • L'Union européenne fut initiée en tant que (CECA) Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier pour éviter des conflits tels que les deux guerres mondiales qui ont bouleversé le monde et ruiné notre continent. Des décennies plus tard, malgré des péripéties à répétition, le bilan en la matière semble plus que satisfaisant.

  • Les efforts avec les pays en voie de développement n’ont rien d’un naïf altruisme. Le meilleur moyen de limiter l'immigration, facteur de dérèglements lorsqu'elle s'avère trop importante et non maîtrisée, consiste à permettre aux migrants de rester chez eux dans de bonnes conditions. D'autres nations comme la Chine identifient également le potentiel économique de cette démarche.

  • En matière de développement durable, porter des projets de taxe carbone en aval étendue, et de taxes vertes tient simplement de l'illusion si cela ne s'opère pas dans un cadre européen renforcé face aux grands pays pollueurs.

  • Tout récemment, seul l'accord d'emprunt commun avec l'Allemagne a permis au gouvernement de financer les nombreux dispositifs en vue d'amortir le choc économique généré par la crise sanitaire. Sans ce partenariat, l'impact social du COVID aurait été bien plus dévastateur.

À des échelles différentes, je compare les relations entre intercommunalités et communes à celles entre les États et l'Union Européenne. Il existe le même sentiment de distance et de règles dont la population croit perdre le contrôle. Une autre similitude tient dans la faculté de certains Maires à rejeter toute responsabilité sur la strate du dessus. Au-delà de révéler un mépris de l'intérêt général, cette attitude montre une réelle hypocrisie. Rappelons que les intercommunalités se rassemblent en assemblées, composées de Maires ou de leurs adjoints, qui élisent un président et votent des résolutions. Si ces dernières semblent inefficaces à l'élu de votre ville, c'est soit qu'il a opéré un vote incohérent, soit il s'est montré incompétent à défendre vos intérêts auprès de ses pairs.

 

Le rappel de ces éléments doit nuancer le populisme encouragé par certains politiciens qui utilisent souvent les relations internationales comme des boucs émissaires. Une telle irresponsabilité contribue à l’abstention.

 

Reste la question des déçus. Montrer du bon sens au moment des élections nous prémunit de déceptions. Nous pouvons nous étonner lorsque parmi plusieurs candidats pour un même siège, l’un d’entre eux promet faste et qualité de service, alors que les autres se montrent plus prudents. Il faut respecter la démarche du plus ambitieux, peut-être avec ingéniosité et dynamisme se trouve-t-il en mesure de proposer des solutions. Toutefois, cela mérite une observation attentive. Dans le cas contraire, toute déception sur d'éventuelles promesses non tenues relèverait de la naïveté.

 

Si aucune de ces pistes n’incite les abstentionnistes à retrouver le chemin des urnes car ils ne font «plus confiance aux personnes en place depuis trop longtemps », il reste une solution, l'essence de la démocratie, s’engager en politique. Si l’expression inquiète, on peut la remplacer par « s'impliquer pour sa ville, pour son département ou pour son pays ». Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce milieu accueille à bras ouvert les nouveaux arrivants, surtout au niveau local. Il ne reste ensuite plus qu’à faire ses preuves, auprès de ses pairs, mais surtout des administrés. Une démarche certes plus accaparante que de gronder contre « ceux qui sont toujours en place et qui ne se renouvellent jamais ».

 

Des dogmatiques

Idéologies : des cavernes en puissance

 

Il est affligeant d’arrivisme de récupérer le mouvement des gilets jaunes, lancé par une population en difficulté financière face à une augmentation du prix des carburants, pour en faire une effigie des causes socialistes, écologistes, féministes, parfois nationalistes et plus récemment anti-vaccinales. Le détournement d’un mouvement spontané a permis à chaque caste de positionner son idéologie en haut de l’affiche. D’autres exemples illustrent comment, enfermés dans leur dogme, certains vont au bout de l’hypocrisie. Le paroxysme résida dans le refus par les membres de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire, censés défendre les plus pauvres, de voter la taxe Tobin en 2002. Ces deux groupes marxistes décidèrent de priver les démunis d'une manne issue des mouvements de capitaux pour marquer leur rejet global du libéralisme. Dix-neuf ans plus tard Arlette Laguiller et Olivier Besancenot attendent toujours le grand soir, pendant que les personnes en situation précaire doivent se poser des questions sur l’intérêt du vote. Bel exemple de dogmatisme aux dépens de l'intérêt général. Pour se rapprocher de certaines « traditions familiales », le 20 octobre 2021 François HOLLANDE déclara “Je suis socialiste, je voterai socialiste, donc Anne Hidalgo.” Je me pose deux questions : 1 : Où est la vision, la stratégie politique et la recherche d’intérêt général pour notre pays ? 2 : Au bout de combien de votes socialistes gagne-t-on un Pin’s? Le seul intérêt de la démarche de l’ancien Président est de montrer qu’il est membre du club. Toutes les « familles politiques » souffrent de cette subjectivité. Dans certains foyers, les votes s’effectuent sous forme de legs générationnels ; de la même manière qu’on supporte le même club de foot de père en fils, sans Raison. Dès lors, puisque les propositions passent au second plan, comment espérer une amélioration du contexte ? Pire, comment réunir une nation vers un objectif commun ? Personne ne fixera cet objectif, on se demandera si l’archer est Socialiste, Républicain, En Marche, féministe, écologiste.. et s’il ne pense pas comme moi, pourvu qu’il rate, tant pis pour le pays !

 

Les idéologies, les théories, devraient constituer des outils pour solutionner les difficultés. Malheureusement, nous assistons à une inversion de la démarche. Au niveau privé ou celui des responsables politiques, nous employons l'actualité et les bribes qui nous arrangent, quitte à la déformer, pour prouver que notre doctrine préférée, notre ombre dans la caverne, reste la meilleure. Pour affirmer que le club que nous supportons depuis toujours reste le meilleur, quelques soient les joueurs. Si la mauvaise foi footballistique reste bénigne, l’hypocrisie politique creuse la tombe de l’intérêt général. Si vous désirez planter un clou et que vous, disposez d’un marteau tout va bien. Mais, ne serait-il pas stupide, puisque vous disposez d'un marteau, de l’employer à tout va ? De le sortir pour laver la vaisselle ou installer une mise à jour sur votre téléphone portable ? N’y a-t-il pas d’autres méthodes plus pertinentes ? Comme le marteau, les théories sont des moyens pour atteindre l’intérêt général et non pas des fins.

 

Durant mon mandat, on m'a reproché de ne pas avoir l'esprit d'équipe car mes positions divergeaient de la volonté du Maire. Non pas parce que la suggestion risquait de nuire aux administrés, mais parce qu'elle l’embarrassait par rapport à Valérie PECRESSE, prise en flagrant délit de mensonge écrit.

Empruntant les transports en commun depuis mon adolescence, l'amélioration du RER D constitua mon cheval de bataille. À l'occasion des élections régionales de 2015, nous avons décidé avec le Maire de Louvres de transmettre une lettre ouverte à l'ensemble des candidats. Pour mémoire, la gestion des transports revient à la région via « Île-de-France Mobilités ». Dans ce courrier, nous proposions des solutions et indiquions que nous diffuserions les réponses des candidats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puisque les promesses n’engageraient que ceux qui y croient, nous avertissions que nous veillerions à la concrétisation des engagements. Nous obtînmes des réponses de la plupart des concurrents, y compris Valérie PECRESSE. Dans son courrier, elle nous écrivait :

 

« Les propositions que vous évoquez pour remédier à cette situation dégradée consistant à réaliser un quai de retournement en gare de Survilliers-Fosses et à étudier I’arrêt de certains TER Picardie à Survilliers-Fosses et/ou Louvres ont retenu mon plus vif intérêt d’autant que ce type de solutions est actuellement envisagé ou même déjà mis en œuvre sur d’autres lignes franciliennes. Je déplore d’ailleurs que ces mesures n‘aient pas été engagées beaucoup plus tôt par l’équipe régionale sortante ce qui aurait permis de faciliter la vie quotidienne des usagers dans votre secteur de I”IIe-de-France. » et ajoutait « J’ai toujours eu à cœur d’appréhender les choses avec pragmatisme. Si les électeurs m’apportent Ieur confiance en décembre prochain, soyez assuré que je ferai étudier vos propositions dans les meilleurs délais. »

 

 

 

Malgré plusieurs mois de patience, puis quelques relances, aucune étude ne se profila jamais. La situation ne nous surprit pas puisque nous l'avions envisagée et avions averti du suivi des suites données. L’opportunisme de Valérie PECRESSE éclata au grand jour avec l’évolution de son soutien à François FILLON, puis à Alain JUPPÉ, puis re à François FILLON au gré des sondages de la primaire 2017.

L’imprévu, considérable, tint dans le refus du Maire, soutien affiché aux Républicains, à rendre compte de la trahison. Jamais, il ne voulut communiquer sur le retournement de veste de Valérie PECRESSE. Cela condamnait notre démarche. Le sujet constituant ma priorité en termes de transports, conserver cette délégation perdait tout sens. Je l'ai rendue à Monsieur le Maire. Aucune suite municipale ne produisit jamais d'effet. En revanche, j’informai la majorité de la création d'une association qui porterait sur l'amélioration du RER D, quitte à bousculer la Présidente de Région. C'est alors que se posa la question de mon « esprit d'équipe ». Non, à aucun moment je m'étais engagé à servir la liste électorale avec pour seul objectif son confort. J'avais été élu par le peuple et pour le peuple, pas pour rester dans ma caverne et servir un parti. Cette démarche porta en partie ses fruits. Grâce à deux volontaires, Mme BONFINI et M. SAIGHI qui m’aidèrent à monter cette association. Nous avons obtenu le soutien fort de la députée de la 9e circonscription du Val-d'Oise, Madame Zivka PARK. Elle fit voter un amendement qui permet aux Maires, avant la délivrance de certains permis de construire, de saisir l'autorité des transports.  Elle devra indiquer si les infrastructures peuvent accueillir de nouveaux arrivants. Désormais, les élus, et surtout ceux de Louvres, qui n'utilisent pas cet outil devront répondre des difficultés de mobilité de leurs administrés. Cet exemple montre à quel point, enfermés dans leur dogmatisme, qu'il soit politique par connivence avec la présidente de région, ou personnel pour obtenir un mandat, certains peuvent se détourner de l'intérêt général, jusqu'à remettre en cause ceux qui le recherchent.

 

Ce fléau de la subjectivité remonte au temps des philosophes de la Grèce antique. Ce qui pourrait passer pour discours de salon, impacte, comme nous l'avons vu, notre quotidien. Seul un questionnement de chacun sur les motivations de ses choix permettra une avancée. Cela ne concerne pas seulement les dirigeants puisqu’au niveau individuel, souvent, les votes se réalisent en fonction des couleurs politiques. Demandons-nous, lorsque nous votons, si nous le faisons par cohérence avec nos croyances, avec ce que nous avons toujours pratiqué, ou si nous désignons un candidat parce que nous considérons qu’il porte les meilleures solutions et dispose de la personnalité la plus adéquate. Si nous parvenons, en tant qu’ électeurs, à nous débarrasser de nos a priori, alors nous influerons dans le même sens la décision de nos élus qui craindront une sanction électorale en cas de partisanisme. Porter à la réflexion cette transition de la subjectivité vers l'intérêt général constitue le cœur de ces quelques pages. J'invite chacun lors de ses échanges politiques de famille, de voisinage, ou de toute autre occasion d'aborder la chose publique, à immiscer cette idée dans la conversation.

 

Budget : le nerf de la démagogie

 

Le porte-drapeau du dogmatisme

 

Pour se défausser de ses manquements ou pour son confort, chaque caste exige des augmentations budgétaires. Les mêmes qui, selon leur catégorie, vilipendent les hausses d'impôts sur les plateaux de télévision où manifestent contre le niveau élevé de certaines taxes. Tout cela sans se demander si le financement sollicité, et peut-être obtenu, n’aurait pas une plus grande efficacité par ailleurs.

 

La crise sans précédent du COVID mit les hôpitaux sous tensions et les lits manquèrent. Situation que de rares pays évitèrent. Le manque de budget devait en porter la responsabilité. Pourquoi en arrivons-nous là dans un pays comme la France ? Forcément à cause de crédits insuffisants ! Occultons que depuis longtemps la France se place dans le peloton de tête des pays de l’OCDE en matière de dépenses de santé publique. Oublions que selon le rapport de 2019, ( Panorama de la santé 2019 : Les indicateurs de l'OCDE) la France et l'Allemagne octroient la même part de leur PIB pour la santé, en 2e position derrière les États-Unis. Cette similarité avec nos voisins d'Outre-Rhin ne manquera pas de cruauté. La gestion sereine des hôpitaux allemands permit d’accueillir des Français dès la première vague ! Une telle différence s’explique par un comportement sans doute moins responsable de nous autres, citoyens, et certainement par une gestion plus efficace de la part des responsables hospitaliers allemands. Seuls quelques fins connaisseurs du milieu médical révélèrent les carences et imbroglios en matière d'administration de nos établissements. Le budget global existe, mais sa répartition et son utilisation souffrent d’amateurisme. Cette indignation budgétaire a donc permis, à nouveau, d’utiliser une crise pour défendre des intérêts idéologiques ou corporatistes en manipulant la population. Cela demeure plus profitable aux arrivistes que de dresser un constat et d’identifier des solutions.

 

Un tabou politique

 

La Cour des comptes, reconnue pour son objectivité, pointe dans son rapport sur le fonctionnement des collectivité territoriales de 2016, le plus précis en la matière, une évolution des effectifs "pas assez maîtrisée", un temps de travail "rarement conforme à la durée réglementaire", un "absentéisme important" ou encore des politiques d'avancement à l' "impact budgétaire rarement anticipé".

 

Une grande partie de la classe politique, tous bords confondus, sait que le cœur des difficultés budgétaires ne provient pas des montants alloués, mais plutôt de leur allocation et de dépenses irrationnelles. Toutefois, l’exprimer leur semble politiquement trop risqué, bien que cette vérité améliorerait la gestion des deniers publics.

 

Prenons l'exemple des collectivités territoriales. J’ai connu durant mes mandats la fameuse et ancienne baisse progressive de la DGF (Dotation Générale de Fonctionnement). Il s'agit d'une subvention annuelle versée par l'état aux municipalités ou intercommunalités. Disons-le clairement, l’ensemble des gouvernements des quinze dernières années considère que les collectivités locales produisent des budgets dispendieux et creusent le déficit national. La baisse des financements vise à limiter ces dépenses excessives. En tant qu'ancien élu local, j’approuve totalement la démarche. Je l'ai répété pendant des années, dans les municipalités nous pouvons proposer mieux, plus, avec moins. Encore convient-il de faire preuve d'efficacité politique et de mener les vrais combats. À la suite de l’annonce d’une nouvelle baisse de la DGF, nombre de mes collègues attrapèrent leur écharpe tricolore et exhibèrent leur mécontentement en se réunissant devant l'Assemblée nationale. Quelle hypocrisie ! Au célèbre « Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes », nous pourrions substituer « Nous sommes ici pour faire bien et nous n’en repartirons qu’avec de l’argent ». En réalité, le budget alloué suffit. La vraie problématique, la question tabou réside dans la productivité des agents de la fonction publique territoriale. Ce que j'ai vu, les témoignages de collègues, de fonctionnaires et d’agents contractuels en attestent : remercier environ un tiers des effectifs et réévaluer le salaire du personnel efficace engendrerait un gain budgétaire et améliorerait l’efficacité. Peu de Maires entreprendront la démarche.  L’écho politique local provoquerait des perturbations pour plusieurs mois ou années. Un tel allègement des effectifs créerait des tensions sociales et permettrait aux champions de la dépense publique de s'insurger bien haut. L'autre motif, malgré certains assouplissements, est plus technique. Le statut des fonctionnaires territoriaux empêche quasiment de s'en séparer sans leur accord, quel que soit le résultat.

 

Voilà pourquoi la situation d’un agent bien connu à Louvres troubla le bureau municipal. Ladite personne, au cours de ses nombreuses années de présence avait parcouru tous les services de la mairie sans jamais apporter satisfaction. Le sujet revenant sur la table, le Maire, décontenancé, nous révéla que le dernier changement de poste n’avait pas connu meilleur sort. Lamenté, il demanda rhétoriquement « untel a fait tous les services, à nouveau ça ne va pas, je ne sais pas ce qu'on va faire ». Peut-être un peu trop spontanément, je répondis « Et bien elle est repartie pour un tour !». Aux dernières nouvelles, la balade continue.

Le maintien de personnels aussi peu compétents s’avère catastrophique. D’autres agents, le sens du service public chevillé au corps, ignorant leurs heures supplémentaires doivent tenter de compenser ces lacunes. Que dire de la masse salariale de ces personnes si peu productives alors que les municipalités prétendent manquer de fonds ?

Quelques assouplissements apparaissent mais aujourd’hui, le seul moyen de se séparer rapidement (en deux ou trois ans..) d'un agent consiste à lui fournir les meilleures notations possibles. Ainsi, peut-on espérer un départ à l’occasion d’une demande de mutation, et bon courage pour le nouvel employeur ! Le courage politique et la recherche de l’intérêt général consisteraient non pas à manifester pour obtenir davantage de subventions, mais à réclamer plus de flexibilité dans la gestion du personnel.

 

Il y a de quoi s'offusquer de ces demandes budgétaires et de la réponse favorable qu'elles obtiennent à contre-courant de l'intérêt général et souvent à l'approche des élections. Toutefois, à nouveau, il existe une totale transparence sur ces démarches. Les demandeurs les affichent largement à grand coup de média et les élus promeuvent les financements accordés de la même manière. Les municipalités doivent pour leur part communiquer de façon lisible sur les principaux soldes budgétaires et les comparer aux villes semblables. La Cour des Comptes émet régulièrement des avis consultables en détail mais également vulgarisés dans la presse. Autrement dit, tout ce cinéma budgétaire se déroule sous nos yeux. Quelle importance y accordons-nous ? Tombons-nous systématiquement dans le panneau du soi-disant malheureux demandeur ? Allons-nous vérifier la légitimité de la demande ? Surtout, comment analysons-nous ces manœuvres peu compatibles avec l'intérêt général au moment des élections ? Seules les sanctions électorales permettront d’allouer les budgets de façon efficiente.

Une boussole républicaine

Utiliser notre héritage républicain

 

Aider des personnes vulnérables constitue une démarche bienveillante, cohérente avec la fraternité attendue dans notre République. Il faut encourager ces initiatives. Vouloir étendre cette démarche solidaire et la justifier par la DDHC de 1789 relève de la plus grande incohérence. Le texte en question ne mentionne nullement ce type de valeurs. Entamer une démarche positive ne permet pas les détournements idéologiques.

Rappelons que la DDHC appelle avant tout à la liberté et à l’égalité en droit. La propriété y est largement mise en avant. Son article 2 énonce « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. »

Les détournements de pensée ont engendré de la confusion puisque désormais, toute personne impliquée socialement est qualifiée, parfois de façon péjorative, de droit-de-l'hommiste.

Nous observons les questions qui concernent notre avenir commun au regard de nos convictions, plutôt que du pragmatisme. Nos aïeux nous ont pourtant laissé un mode d'emploi détaillé de notre vivre-ensemble. Des écrits solennels et des valeurs émergèrent au prix de nombreuses batailles idéologiques ou militaires et d'efforts considérables. Nous les bafouons en défendant nos pré-carrés respectifs.

 

La principale opposition politique se situe en occident entre les personnes préférant respectivement la liberté ou l'égalité, des tenants qui ont animé la Guerre Froide pendant plusieurs décennies. Je préfère pour ma part la Liberté, et pas seulement parce qu'elle fut dans le camp des vainqueurs en 1989. Toutes deux forment de belles valeurs. Leur hiérarchisation doit s'effectuer avec minutie. En poussant le raisonnement à l'extrême, il est possible, par le fruit du hasard, d'obtenir l'égalité dans une société ou la liberté prédomine. À l'inverse, l'égalité comme maître-mot oblige chacun à se fixer par rapport à son voisin et empêche donc toute liberté. Il s'agit de l'une des causes de l'effondrement de l'Union Soviétique. Les dirigeants bolcheviques, qui imposaient l'égalité à leur population, ivres de liberté, s'octroyaient des privilèges.

De la Déclaration des Droits de l'Homme à notre constitution en passant par la devise républicaine, nous disposons de toute la matière nécessaire pour surmonter le trouble lié aux crises sécuritaires, économiques, sociales ou sanitaires et rechercher ensemble l’intérêt général. Encore faut-il s'intéresser à ce patrimoine et ne surtout pas le dévoyer. J’utilise fréquemment ce mode d’emploi de la France.

 

I

 

La laïcité démontre comment recourir à nos grands principes simplifie l'organisation de nos cités. Nous détaillons parfois à l'extrême certains textes fondateurs. Ce fut récemment le cas pour la loi de séparation de l'église et de l'état de 1905.

Si on met simplement en perspective l'article premier de sa version originale « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. » et l’article 2 de la DDHC « Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi », nous obtenons des réponses claires et potentiellement consensuelles puisque basées sur une histoire commune et non pas sur des opportunismes.

L'emblématique question du voile à l'école agite cycliquement la classe politique qui produit ou rénove un texte. Pourquoi ne pas permettre le port des signes religieux, notamment des différents couvre-chefs, dans les cours de récréation ? Cela correspond à la liberté de conscience. Les uns et les autres apprendront à vivre en société en côtoyant d'autres élèves, aux croyances et usages différents. En revanche, les règlements intérieurs et la politesse indiquent que l'on doit rentrer en classe la tête nue. Alors, aucun prétexte ne peut s'y opposer, afin de respecter « l’ordre publique ». La religion ne peut, en France, passer avant une loi ou un règlement.

 

La répétition des crises, la profusion d'informations, les tribuns potentiellement charismatiques peuvent déstabiliser. Comment avancer dans une société aussi mouvante ? Lorsqu'une question politique me met en difficulté, je m’appuie sur notre héritage philosophique. J'en ai la possibilité car j'ai eu la chance de recevoir l'instruction nécessaire au sein de l'école publique et d'évoluer dans un foyer où la curiosité en la matière était encouragée. C'est pourquoi, puisqu’être Français c’est adhérer à des valeurs, je préconise d'attribuer une place centrale à ces thématiques lors des cursus scolaires.

Le Revenu Républicain

Souvent baptisé revenu universel, ce dispositif revêt des qualités lui permettant de devenir un ancrage républicain fort. Expérimenté dans certains pays, proposé avec atermoiements par la gauche française, entendu avec circonspection par la droite, La France doit porter ce mécanisme et ses bienfaits.

 

Le dispositif devra remplacer tous les autres versements sociaux hors maladie. Un rapide calcul montre que chaque français de plus de 18 ans bénéficierait d'une allocation mensuelle d'environ 760€. Cette démarche symbolise au mieux la recherche de l’intérêt général au détriment de l’endoctrinement idéologique. Elle bénéficierait au plus grand nombre sans ne léser personne, à condition de faire individuellement preuve de responsabilité financière.

 

Eléments de calcul : ensemble des dépenses sociales hors maladie en 2019 : environ 466 milliards d’Euros. Population de plus de 18 ans en 2020 : Environ 51 Millions d’ €uros

 

Chacune des 3 valeurs qui ornent nos bâtiments publics prendrait forme avec le Revenu Républicain.

 

Liberté : le budget, ou plutôt le défaut de budget, forme le principal obstacle à nombre de projets personnels. La crainte de perdre un revenu indispensable freine certaines ambitions. Le Revenu Républicain nous libérerait. Chacun allouant cette somme à sa convenance. Les uns, dont les fans de décroissance, se contentant de ce subside pour vivre en autosuffisance en rase campagne. Les autres partant à l’aventure autour du monde sac au dos. Certains choisissant d’en épargner la totalité avec pour objectif de long terme un investissement conséquent. Les entreprenants s’appuyant sur la certitude de cette manne pour se lancer dans des projets culturels, sportifs ou entrepreneuriaux. Lorsque j'ai créé ma première société, fermée prématurément pour des fins alimentaires ; ces 760 € mensuels m'auraient été bien utiles. La multiplicité des énergies libérées entraînerait un dynamisme culturel et économique profitable à tout le pays. Le revers de la liberté tient dans l’impérieux sens des responsabilités. Puisque le Revenu Républicain remplacerait l'ensemble des protections sociales, y compris la retraite, une gestion aléatoire mettrait en péril les citoyens trop imprévoyants. La majorité légale implique que chacun peut prendre la responsabilité de ses actes. Sans quoi, de nombreux droits, celui de voter en premier, devrait être remis en cause.

 

L’égalité : Quelle mesure plus égalitaire trouver ? Du demandeur d'emploi de longue durée au dirigeant de multinationale, chacun percevrait le même montant. Aucune distinction, critère, prérequis ne viendrait nuancer le montant ou l’éligibilité.

 

La fraternité : sans recueillir des brèves de comptoir, certains proverbes tiennent du bon sens. Les bons comptes ne font-ils pas les bons amis ? Combien considèrent que pendant qu’ils se fatiguent au travail les autres en récoltent le fruit via les aides sociales ? En parlant des autres, le sous-entendu s’oriente souvent vers les étrangers ou les personnes d'origine étrangère. En outre, n’existe-t-il pas réellement certains profiteurs ? Aux dépends de leurs concitoyens ? Le Revenu Républicain effacerait tous ces regards en coin et autres re-sentiments.

 

En plus de magnifiquement porter nos valeurs, le Revenu Républicain permettrait une simplification administrative sans précédent. Imaginez la gestion que nécessite l’assurance-vieillesse, les dispositifs en faveur de la famille, les organes de paiement des indemnités chômage, les dispositifs d'aide au logement et ceux de lutte contre la pauvreté ou l'exclusion. En plus de leur nombre, chacune de ces administrations doit jongler avec des modalités de fonctionnement et des règles d’attribution spécifiques. Un simple versement sans autre critère que celui de l'âge remplacerait toute cette complexité. Un ordinateur bien configuré doit pouvoir gérer cela en quelques secondes. Bien sûr, il faudra assurer la réorientation et l'accompagnement des personnes ainsi libérées de leurs tâches.

 

Par son adéquation avec nos valeurs et notre constitution, du fait de sa simplicité, de sa lisibilité et des économies engendrées, le Revenu Républicain doit devenir le nouvel étendard que la France va porter bien haut. Il ne s'agit pas d'une simple opération de transfert mais d’un retour aux sources de la DDHC !

L’Education de la République

 

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Qui peut croire que l’enfant d'une famille d'origine étrangère élevé dans un quartier prioritaire de la ville et un autre bambin issu d’un milieu plus aisé se rendant dans une école apaisée démarrent à Egalité de chance ? Chacun des deux peut réaliser un parcours ambitieux et de grande qualité. Mais les efforts à fournir atteindront-ils le même niveau ? 

 

Lorsque cela s'avère nécessaire, au-delà d’enseigner, l’école doit éduquer les enfants en difficulté. Un paradigme utile non seulement aux jeunes bénéficiaires, mais aussi à toute la nation qui bénéficiera d’une jeunesse qualifiée et sereine. L’éducation civique, en lien avec les valeurs républicaines issues des Lumières devra occuper une place importante.

 

L'école doit muter pour effacer cette inégalité liée à la naissance. Une telle évolution bousculera le corps enseignant et la société dans son ensemble. Il conviendra de viser la performance éducative à tout prix. Les pédopsychiatres et ingénieurs en pédagogie prendront la plus grande part à cette démarche. Il existe par exemple plusieurs types de mémoires. À l'école de faire en sorte que chacun reçoive la méthode qui lui convient le mieux. Il s'agit là d’une illustration. L’ensemble des ressorts pédagogiques que les experts définiront devront s'employer à l'école quelles que soient les contraintes de mise en œuvre. Le mécanisme d'étude après l'école doit perdurer afin d’aider ceux qui en ont besoin pour le travail personnel.

 

Un enseignement efficace nécessite une éducation de qualité. L’assiduité constitue un prérequis indispensable. Les actes de délinquances devront être intégrés dans le suivi de l'élève jusqu'à l'âge légal d'éducation. Si les parents, malgré un accompagnement réel du Conseil des droits et devoirs des Familles, demeurent en difficulté, l'Education Nationale prendra le relais. Elle accueillera l’élève en internat. Loin d’une sanction ou d’une stigmatisation, il s'agit d'offrir une chance républicaine à chacun. Le coût de ce dispositif devra partiellement incomber aux parents, proportionnellement à leur revenu, à minima à hauteur de la prise en charge de l’hébergement et des repas.

Avec de telles réformes, la France disposera d'un vivier de jeunes adultes au niveau scolaire élevé pouvant contribuer à l’intérêt général. Tous les Français débuteront leur vie à égalité de chance.

Ces dispositifs permettront de renouer avec les fondamentaux de notre République. Cela ôtera également des prétextes à certains qui manipulent les idées d'abandon ou d’injustice, parfois réelles, pour justifier des actes de délinquance.

 

Associations, des artères qui irriguent les villes

 

Au cours de mon mandat de Maire Adjoint, j'ai eu l'honneur d'occuper cinq délégations. La vie associative me marqua le plus par l'impact des associations sur les villes et du fait de l'implication des bénévoles.

 

Incontestablement, maîtrisant le budget, disposant de la légitimité démocratique, de services ainsi que d'infrastructures, la Mairie demeure le cœur d'une ville. Les associations constituent les artères qui diffusent la vie dans nos quartiers.

Les municipalités ont bien plus besoin des associations que les associations des élus. Imaginons le club de football local qui accueille des dizaines ou des centaines d'adhérents. Si la Mairie décide de lui ôter ses moyens financiers et logistiques, les dirigeants peuvent aisément s'orienter vers une autre ville pour former une alliance. Cela se voit de temps en temps. Dans ce cas, qui se retrouve pénalisé ? En premier lieu les adhérents de la ville de départ, et par conséquent, la municipalité dont on n'oubliera pas de retenir la part de responsabilité.

Loin de telles situations, le travail entre les élus et le monde associatif doit se baser sur un partenariat et viser un objectif commun : l'intérêt général. Soulignons l'importance des associations et surtout des bénévoles. Dans de nombreux cas, ils permettent de maintenir le lien social entre les adhérents ainsi qu'entre les dirigeants. Parfois, ils jouent un rôle éducatif en accueillant de plus ou moins jeunes enfants à des horaires périscolaires. Ils leur offrent un cadre formel et détendu pour acquérir des valeurs positives et s'épanouir. L'impact sociétal est immense.

 

Au vu de ces nombreux bienfaits, je trouve maigre la reconnaissance accordée aux bénévoles associatifs qu’il faudrait valoriser et accompagner.

 

Quitte à heurter, je pense que toute personne connaisseuse du monde associatif comprend que les associations réalisent souvent un travail plus efficace et beaucoup moins onéreux que ce que pourraient proposer des services municipaux. J'ai tenu ces propos, je le crains dans le meilleur des cas en vain, dans le pire en déclenchant de l’agacement, pendant environ deux ans. On me répondait que les associations demandaient beaucoup, peut-être trop. Le discours changea lorsqu’il devint difficile de trouver des repreneurs pour l'association multisport locale. La reprise sur de bonnes bases de cette institution dans la ville nécessitait de convaincre de courageux bénévoles, mais aussi de donner un coup de pouce financier. Lorsque le choix entre fermer l'association, fournir le subside demandé ou bien municipaliser les activités s'est présenté, la juste solution ne mit pas plus de deux minutes à être trouvée.

 

C'est pourquoi je propose :

  • Qu'on entérine l’expertise des cadres associatifs en leur accordant des places consultatives dans les commissions municipales en lien avec leur activité. La pertinence des échanges, la cohérence des mesures et surtout la rapidité de mise en place en ressortiront améliorées.

  • Que des crédits d'impôt soient octroyés aux bénévoles. La ponction fiscale vise par sa redistribution à servir les besoins de la société. Ce crédit accordé aux dirigeants serait une reconnaissance de leur participation forte à l'intérêt général. Nous pourrions nous féliciter si cela représentait une motivation supplémentaire. Lorsque des dirigeants cessent leur activité après d'innombrables années, trouver des repreneurs relève du défi. Il arrive qu'un tel départ de bénévoles engendre la fermeture d'une association.

 

Revenu Républicain, éducation ou vie associative, voici des thématiques qui, étudiées avec pragmatisme, devraient dégager des consensus. Cela vaut d’autant plus si on les observe à l’aune de notre pacte social issu des lumières. Cette démarche pourrait s’applique à bien d’autres sujets.

Il en existe toutefois un qui s’impose à nous. Un domaine qui mérite plus que tout autre rationalité et rassemblement, sans quoi nous disparaitrons : il s’agit du dérèglement climatique. 

 

Le dérèglement climatique, une aubaine pour les politiciens des cavernes

Les effets du dérèglement climatique ne nécessitent plus les analyses d’expert pour en prendre la mesure. La survenue de multiples catastrophes ou changements naturels permet à chacun de les constater.

 

Ce risque critique représente une aubaine pour certains hommes politiques des cavernes. Toutes ses causes viendraient du Capitalisme. Faut-il rappeler que les pays à l’empreinte communiste la plus forte demeurent parmi les plus polluants et récalcitrants à diminuer leur impact climatique ?

 

La décroissance, un choix de vie mais pas une solution

 

Des ajustements au libéralisme et des progrès technologiques permettront de préserver notre planète.

Présenter la décroissance comme solution aux problèmes environnementaux relève du défaitisme. Il s'agit de plus d'un dévoiement de la notion de croissance. La première chose que l’on enseigne en économie, que j’ai plus étudiée que la philosophie, est sa définition, liée au concept de PIB.

 

Pour faire simple,

PIB = total des productions d'un pays ou d'une zone - Ressources nécessaires à cette production.

Croissance = évolution du PIB d’une période à une autre

 

Selon l'idée des défenseurs de la décroissance, le terme de « Déproduction » aurait été plus cohérent.  En effet, la croissance peut augmenter, à production égale, si on parvient à diminuer les ressources nécessaires.

Cet extrait de l'article géo confluence II ns Lyon décrit bien la différence entre deux points de vue.

« La décroissance est un concept politique, économique et social qui remet en cause l’idée selon laquelle l’augmentation des richesses produites conduit à l’augmentation du bien-être social. La théorie économique de la décroissance vise donc à réduire la production de biens et de services afin de préserver l'environnement. Elle se distingue des modèles de croissance économique et de développement durable (Nicholas Georgescu-Rogen, l'un des fondateurs du courant de la décroissance dans les années 1970, disait qu'il n'y a pas le moindre doute que le développement durable est un concept nuisible) qui considèrent qu'il est possible, grâce aux évolutions technologiques (recyclage, écoconception, etc.) de produire autant de biens et de services en consommant moins d'énergie et de matières premières. »

Le secteur le plus stigmatisé car fortement polluant illustre la possibilité du « développement durable ». La direction générale de l'aviation civile a constaté une diminution de 25% des émissions de CO 2 par passager d’avions pour une distance équivalente entre 2000 et 2019. Les pistes pour poursuivre cette amélioration pullulent, allant de l'utilisation du numérique pour l'optimisation des données de vol, à la modification du type d’énergie, en passant par l'ergonomie des avions. La décroissance, c’est à dire limiter sa consommation ne nuit à personne, chacun peu à titre personnel opérer ce choix. Il s'agit d'un mode de vie, d’un choix idéologique, tout à fait respectable mais qui ne pourra servir de solution. Elle ne constitue pas un moyen viable de remédier au dérèglement climatique. A l’inverse, multiplier les efforts en direction du développement durable ira encore plus loin que l’intérêt général, cela sauvera notre planète.

 

Le sport fit partie de mes délégations. Cela ne se limite pas à la remise des coupes du tournoi annuel de football, la partie la plus sympathique. En lien avec les services techniques la bonne gestion des équipements m’était également allouée. Au prix d'un effort budgétaire, lorsque les balbutiantes lumières de nos gymnases devinrent obsolètes, nous les avons remplacées par des LED. Cette démarche simple de recourir à une technologie pas si récente montre combien nous pouvons faire mieux avec moins. Les joueurs de tennis voyaient désormais les balles, les archers leur cible et les gymnastes leur massues avant qu’elles ne retombent ; tout cela avec une consommation électrique considérablement réduite.

A mon départ, la marge de manœuvre demeurait conséquente en recourant à des moyens anecdotiques. Ajoutons quelques boutons poussoirs sur les robinets, des détecteurs de présence pour l’éclairage, des sas à l’entrée des équipements, et vous réduirez encore les consommations de « fluides ». Une autre idée, originale et empruntée au Maire de l’époque, consisterait à équiper les municipalités de grandes cuves à récupération d'eau. Ce dispositif contribuerait de façon durable à l’arrosage des espaces fleuris et des terrains de football. J'ajoute que la bonne gestion amènerait à réaliser les achats et l’installation de ces récupérateurs au niveau des intercommunalités afin d’en diminuer les coûts.

 

De telles rénovations forment un exemple de développement durable. La décroissance reviendrait en l’occurrence à limiter les créneaux de pratique du sport ; ces derniers manquant déjà terriblement. 

 

Le développement durable, pour rallumer les Lumières

 

Liberté, nation et développement durable

 

Le dérèglement climatique nous offre un atout décisif : y remédier s'impose à nous pour survivre. De la même manière que la faim et une aspiration de Liberté a permis l'avènement de la République ; l’implacable contrainte climatique nous permettra de dépasser nos points de vue claniques. Un défi si inspirant doit mener nos dirigeants à nous proposer un objectif commun à moyen terme. Voici une obligation collective qui nous sortira de nos cavernes. Voici comment faire nation contre un ennemi commun dont la défaite sauvera des vies et ne causera ni mort, ni désolation. Cette victoire s’obtiendra en préservant le cœur de la démarche des Lumières, la Liberté. L'inscription « vivre libre ou mourir » gravée sur le monument central du Panthéon semble suffisamment explicite. Nous sacrifierions notre planète plutôt que de contraindre fortement nos modes de vie avec la décroissance collective. La victoire lors de la 2nde guerre mondiale, celles dans la course à la Lune ou la brève unité post Charlie / Bataclan proviennent avant tout d'un attachement indéfectible à la Liberté. C'est lors de crises majeures que les pays occidentaux se magnifient pour relever d’incroyables défis. Nous devons atteindre des objectifs bien plus ambitieux et rapides plus que ceux envisagés à la COP 26.

Il faut concilier préservation de nos libertés, progrès techniques, mesures incitatives, pour s’orienter vers le développement durable, gage de la survie de l’Homme, facteur d’intérêt général s’il en est..

 

Progrès technique et évolution politique

 

Mon opposition au « c’est compliqué » remonte à de nombreuses années. La crise du COVID rend ce pseudo argument obsolète. Cette période nous a montré comment des adaptations attendues de longue date ou considérées comme inimaginable sont apparues en quelques jours. Des magasins de sport ont transformé du matériel de plongée, des industriels ont proposé des respirateurs « improvisés », des règles administratives immuables ont été levées et le télé travail s’est par exemple généralisé. Nous disposons de toutes les ressources pour atteindre les objectifs que nous décidons de nous fixer. Il ne me revient pas de lister les dispositifs techniques à développer pour remédier au dérèglement climatique. Ce travail incombe aux ingénieurs, techniciens, inventeurs et entrepreneurs spécialisés. Un tel inventaire souffrirait d’obsolescence programmée, le rendant caduque avant la diffusion de cet ouvrage. Chaque jour, de nouvelles solutions durables apparaissent. Je rappelle simplement l'existence de quelques innovations au potentiel immense, déjà bien connues de la plupart d'entre nous, afin d’attester de la profusion des pistes techniques.

 

Le numérique connaît un nouvel élan avec l'avènement de l'intelligence artificielle. L'informatique quantique progresse également rapidement. Ces deux évolutions impacteront prochainement chaque domaine industriel. À titre d'exemple, la réduction précédemment évoquée de la consommation de carburant par les avions se doit en partie à l'intégration de système de calcul pour optimiser les paramètres de vol.

 

Les gains de productivité liés à ces nouvelles technologies permettront une réduction considérable de la pollution. Cet effet, pour être optimum, nécessitera d’orienter davantage les gains de productivité sur la diminution d'emploi des ressources naturelles que sur le gain de temps ou les profits.

 

En matière d’intelligence artificielle et d’informatique quantique, la France dispose des atouts technologiques pour impulser les évolutions indispensables à notre avenir.

Le choix des explications quant aux technologies traitées s’oriente vers les textes les plus concrets et compréhensibles. L'objectif ne consiste pas à fournir la meilleure base théorique, mais simplement pour nous, simples béotiens, à en comprendre les enjeux.

Explication par Zdnet de ce que permet l’informatique quantique :

Pour commencer, soulignons que le but de la recherche en informatique quantique est de découvrir un moyen d'accélérer l'exécution de longues vagues d'instructions. Pour ce faire, les chercheurs spécialisés ont recours à des phénomènes observés en mécanique quantique, qui sont d'un ordre complètement différent de tout ce que l'espèce humaine a jamais construit.

Leur objectif consiste à construire un ordinateur quantique surpassant de loin tout ce qu'un superordinateur peut faire aujourd'hui. De quoi résoudre des problèmes mathématiques qui nécessitent aujourd'hui des jours de calcul sur n'importe quel supercalculateur. Certains de ces problèmes n'ont toujours pas de solution, et pourraient alors être résolus de manière instantanée.

Les modèles de changement climatique, les estimations de la probabilité de la présence d'exoplanètes dans la galaxie observable, ou encore les modèles de la capacité du système immunitaire à détruire les cellules cancéreuses, pourraient soudainement donner des résultats dans l'heure qui suit le lancement du programme. Si ces résultats pourraient ne pas se présenter sous la forme d'une solution complète, mais plutôt sous la forme d'un tableau de probabilités indiquant les solutions les plus probables, il constituerait toutefois un bond de connaissance sans précédent dans l'histoire de l'humanité.

 

Dans ce domaine, La Tribune, reprenant une étude de Wavestone et France Digitale, explique que « Malgré un écosystème très petit, la France peut s'appuyer sur une base solide - chercheurs, industriels, startups et investisseurs - pour tirer son épingle du jeu dans la bataille mondiale naissante autour de l'informatique quantique » et au niveau privé qu’« Atos s'impose comme l'acteur français de référence. Son programme Atos Quantum, lancé en 2016, est le plus important programme industriel européen ».

Définition intelligence artificielle

https://www.accenture.com/fr-fr/insights/artificial-intelligence-index

En bref

L’IA est une constellation de technologies capable de donner aux machines les capacités de percevoir, comprendre, agir et apprendre afin d'augmenter les capacités humaines.

Les enjeux

L’IA va transformer la manière dont les hommes travaillent avec les machines, amplifiant notre créativité et nos compétences.

Les perspectives

L'IA ouvre une nouvelle ère de disruption et de croissance, où l'intelligence humaine est renforcée par la rapidité d'exécution et la précision.

 

Les perspectives semblent encore plus prometteuses en matière d’intelligence artificielle.

Le rapport de synthèse France Intelligence Artificielle nous apprend que « L’intelligence artificielle est en effet un sujet où la  recherche  est  extrêmement  fertile  en France.  Le paysage de la recherche française en  IA  se  caractérise  d’une  part,  par  la diversité  des  thématiques  abordées  et,  d’autre  part,  par  la  proximité  avec  d’autres  grands domaines  de  recherche,  en  particulier  les  autres  secteurs  de  l’informatique,  les mathématiques,  les  sciences  cognitives  et  les  sciences  sociales. » et que « La  France  dispose  de  chercheurs  au  meilleur  niveau  international  dans  tous  les  sous-domaines  de  l’IA.  Elle se distingue ainsi des pays  dotés  d’une  recherche  de  haut  niveau mais  limitée  à  certains  aspects  de  l’intelligence  artificielle  seulement. ».

 

Pour finir avec les exemples de technologies d'avenir en sortant du domaine informatique, regardons ce qui se passe du côté de l'hydrogène. Ce gaz, de plus en plus propre grâce aux solutions de décarbonisation, s'annonce comme le successeur des énergies fossiles. La France dispose de champions mondiaux et d’entreprises à haut potentiel avec Air Liquide et McPhy Energy.

 

Des politiques centrées sur le développement durable

 

Performer dans de telles technologies, propres à limiter le dérèglement climatique, nécessite des personnels hautement qualifiés. Nous en revenons à l'importance du système éducatif jusqu'au plus haut niveau. La recherche publique doit également muer. La fuite de nos cerveaux vers l’étranger, parfois chez nos voisins européens, s'explique par la faiblesse des revenus et par un certain dégoût du copinage et d’administrativisme propre à ce milieu.

 

Il existe une autre matière dans laquelle la France excelle : l’instauration et la gestion des taxes.

Afin d'avoir un impact global, la taxe carbone devra évoluer pour s'appliquer en aval et aux frontières de l’espace SHENGEN. La taxation en amont ne s’applique que sur les consommations finales d'énergies fossiles, autrement dit sur votre plein de carburant. La méthode en aval porte sur l’ensemble des énergies carbones utilisées pour produire et distribuer tous les biens et services.

Par exemple, quand je retourne le clavier sur lequel je tape ces quelques lignes, je lis «  Made in  PCR» (fabriqué en chine). Avec le système de taxe actuel, en amont, puisque ce clavier ne produit aucune énergie et qu'il me serait préjudiciable de le broyer pour le mettre dans le réservoir de ma voiture, son prix ne comprend aucune taxe carbone. Si la méthode en aval s'appliquait, son tarif intégrerait l'énergie fossile utilisée dans l'usine de son élaboration et le carburant nécessaire pour l'importer de chine jusqu’à ma grande surface préférée. Les progrès du numérique résoudront la complexité de traçabilité de la méthode en aval. Le défi porte également au territoire d'application. Instaurer une telle mesure aux frontières de l'espace Schengen nécessite l'accord unanime de ses membres. On voit l'importance de la diplomatie et de la politique internationale ! Afin d'initier le mouvement, la première étape pourrait passer par l'instauration de cette mesure entre les pays déjà installés dans la démarche, nombreux en Europe et parmi lesquels figure l'Allemagne. Nous devrions également assumer une réaction économique de nos partenaires, tels que les États-Unis ou la Chine. Un accord instaurant la multi latéralité de cette taxe semble juste et limiterait les échanges commerciaux trop impactant climatiquement. Cette mesure limitera le recours aux énergies fossiles et encouragera les circuits de consommation plus courts donc moins polluants.

 

Voulant me montrer digne de la créativité fiscale de mon pays, je propose la mise en place d’une taxe semblable à la taxe carbone, s'appliquant sur la consommation de ressources naturelles, disons « la taxe verte » ? Plus un produit ou un service consommerait de ressources naturelles, dès sa production, plus il se verrait taxé. Afin de ménager les plus modestes dans l’achat de biens indispensables, cette imposition devrait dans un premier temps se montrer limitée. Elle ne s’appliquerait pour commencer que sur les biens et services de loisirs avant de se généraliser. Augmentant progressivement, elle incitera les industriels à innover en s’appuyant sur le numérique pour produire à niveau égal avec moins de ressources. Afin de ne toujours pas pénaliser les faibles revenus et de se montrer incitatif pour les entreprises, cette taxe verte pourrait remplacer une partie de la TVA. Une entreprise fabriquant des escabeaux pourrait par exemple ne plus être imposée qu’à  15% (au lieu de 20%) si elle se montre efficace d'un point de vue environnemental et à 25% si au contraire elle néglige cet aspect. Il s'agit de propositions et surtout d’intentions que nos experts de Bercy peaufineraient avec délectation.  Il faudrait leur demander, pour une fois, d'en faciliter la lisibilité.

La totalité de ces ressources fiscales devra être allouée à l'accélération du développement durable, par la recherche, dans l'incitation à l'investissement des entreprises ou dans les aides accordées aux particuliers.

 

Les collectivités locales joueront un rôle prépondérant dans la politique durable.

Une démarche d'accompagnement des petits commerçants engendrera un effet multiplicateur. Nous avons constaté leur importance lors de la crise sanitaire. Je suggère notamment la mutualisation de sites internet permettant la commande en ligne. Les coûts s’en verront réduits pour chacun des commerçants et le consommateur accèdera à un choix plus étendu. Un système de livraison par véhicules propres doit se développer et faire l'objet de soutiens. Ce dispositif peut servir plusieurs commerces. La mutualisation pourra intervenir grâce aux nombreuses associations de commerçants qui existent. En effet, des dispositifs d'aide tels que le FISAC nécessitent d’ores et déjà cette organisation.

 

Ces mesures bénéficieront à l'environnement grâce :

  • au fait que traditionnellement, les petits commerçants se fournissent par des circuits plus courts. Voilà qui réduira l'empreinte carbone des produits vendus.

  • A la livraison mutualisée via des véhicules propres, ce qui désengorgera et assainira les centres-villes en y diminuant la circulation.

Les économies de personnels réalisées au sein des collectivités locales présentées précédemment, pourront être réorientées vers cet objectif de durabilité.

Pour bénéficier de ce potentiel, les commerçants devront pleinement jouer le jeu ! Nous avons admiré leur capacité d'adaptation pendant la crise et leur faculté à s'orienter vers la livraison. Malheureusement, dès le confinement levé, la majorité d'entre eux interrompit ce service qui fonctionnait grâce à la main d'œuvre libérée par la fermeture des boutiques. Sans doute les commerçants ont-ils considéré que recruter pour développer leur activité engendrait un risque trop important.

 

La taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères s'applique sur la même base à toute propriété imposée sur la taxe sur le foncier bâti. Il n'existe aucune corrélation entre le volume d'ordures à enlever et le montant payé. Il me semble incitatif d'inverser cette tendance et que la somme payée soit proportionnelle aux ordures collectées. Chacun demeurera libre de sa production de déchets, mais se verra responsabilisé financièrement.

 

Raviver les Lumières

 

Si les positionnements économiques et diplomatiques de la France au niveau international s’étiolent, notre pays conserve toutefois une aura philosophique particulière. Nous devons cela à l'esprit de la révolution et plus récemment à des prises de positions politiques, notamment sous le mandat présidentiel de Jacques Chirac; bien que parfois pures prises de parole. Le refus brillamment déclamé par Dominique de Villepin de participer à la 2nde guerre d’Irak et la déclaration du président « notre maison brûle et nous regardons ailleurs » marqua les esprits. La COP 21 présidée par Laurent FABIUS lors du mandat présidentiel de François HOLLANDE, avec notamment l’adoption de l’objectif de limiter le réchauffement climatique sous 2°C, demeure un repère.

 

L’éclairage que la France a mondialement diffusé en matière de liberté, elle doit maintenant l'orienter vers la protection de notre planète. Son passé philosophique, ses prises de position diplomatiques contemporaines et son potentiel technologique l’obligent à jouer ce rôle.

Impulser une démarche mondiale nécessite de commencer la révolution climatique en France. Si l'optimisme semble de mise aux vues du champ des possibles, la contrainte proviendra surtout de notre résilience individuelle. Un bouleversement de nos modes de vie est inutile. Toutefois, il nous faudra produire certains efforts, notamment financiers. Les taxes précédemment évoquées, bien qu’élaborées pour préserver les faibles revenus et se lisser avec la TVA, risquent tout de même d’impacter les budgets, bien qu’amorties par le Revenu Républicain. Sommes-nous prêts à l'accepter et à nous montrer cohérents avec notre souhait de développement durable ? La question se pose au regard de la mobilisation des gilets jaunes. Les sondages montrent qu’entre fin novembre 2018 et fin novembre 2019, le mouvement bénéficiait d'un soutien important allant de 45 à 55% de la population. Rappelons que les manifestations trouvent leur origine dans une augmentation du coût du carburant et surtout des taxes afférentes. La taxe carbone a d'ailleurs été stabilisée à la suite de ce mouvement, l’empêchant de s’impacter de façon proportionnelle, comme prévu. A l’opposé, un sondage ODOXA révèle que « 9 Français sur 10 (87%) se disent concernés par l’avenir de la planète et 6 sur 10 estiment qu’en période de crise il faut poursuivre les politiques d’environnement car celles-ci ne sont pas incompatibles avec la croissance et l’emploi (60%).»

Pour reprendre la comparaison avec l'époque révolutionnaire, l'acquisition de la liberté et de la République se réalisèrent au prix du sang.  À nous , de mettre en perspective ces conquêtes politiques et nos envies environnementales, ainsi que leurs coûts respectifs. Si nos ancêtres ont payé de leur vie la République, sommes-nous prêts à un effort financier pour la survie de notre planète ? La meilleure esquive consistant à se dire qu’il existe forcément d'autres solutions que la contrainte budgétaire. J’attire votre attention sur les attentes de « monde d’après » en plein cœur de la crise sanitaire, et sur le fait qu’aujourd’hui déjà, nombre d’entre nous attendent avec impatience la normalisation des échanges avec l’Asie pour bénéficier de leurs produits favoris.

 

Nous voici face à ce que j'appelle le syndrome du dos d'âne. Une maladie bien connue des élus locaux. Hors de lui, excédé, un administré interpelle le Maire ou l'un de ses colistiers et lui demande comment il peut tolérer une telle mise en danger de la vie de ses concitoyens ! Pourquoi n'y a-t-il donc pas de dos-d'âne dans sa rue ? Alors que les autres quartiers y ont droit ! Les voitures roulent beaucoup trop vite ! Soucieux des aspects de sécurité, et des risques judiciaires, l’élu va accéder à la demande du riverain. Riverain, qui ne manquera pas à la prochaine rencontre avec l’édile de lui demander de supprimer ce dos d'âne insupportable qui génère du bruit à chaque passage de voiture ! C’est du vécu !

 

Nous en revenons, à nouveau, à notre responsabilité collective. Si rien ne change, ce ne sera ni la faute du capitalisme ou du « système », je ne les ai jamais croisés dans la rue ! Ces concepts abstraits n’existent que parce qu’ils se composent d’individus, de nous, doués d’un libre arbitre. Si nous détruisons notre planète pour quelques euros, nous en serons démocratiquement, donc majoritairement, responsables. A plusieurs reprises, il a été noté que la recherche de l’intérêt général dépendait de notre attitude de citoyens électeurs. En l’occurrence, c’est l’avenir de l’humanité qui y est soumis.

Alors, prêt pour l'intérêt général ?

Mon parcours scolaire m'oblige à commencer cette conclusion par une synthèse. L'arrivisme et le cynisme de certains politiciens que nous vilipendons méritent d'être sanctionnés. Toutefois, en tant que citoyen, nous les choisissons puis jugeons au regard de nos affinités ou idéologies personnelles au lieu de rechercher l'intérêt général de façon rationnelle. Bien souvent, pour justifier cela, nous recherchons au microscope les fautes des candidats portant des concepts étrangers à nos propres convictions; et nous nous montrons très cléments, voir amnésiques, avec des prétendants plus en lien avec notre doctrine politique.

 

Les conséquences de ce manquement collectif dépassent l'affichage du vainqueur sur nos écrans le soir des élections, il implique des conséquences néfastes durables. Cela s'avère d'autant plus dommageable que la principale problématique contemporaine tient dans la question de l'intérêt planétaire.

 

Pourtant, en matière de développement durable ou dans les autres domaines de la vie publique, une profusion de solutions efficaces voient le jour lorsque l'on s'ouvre au pragmatisme, à l'objectivité et à l'efficience. Certaines, proposées par votre serviteur, ont été présentées dans ce manifeste. Pour juger du sérieux de suggestions politiques, je vous ai invités à en étudier le financement et à cerner leur cohérence. Bien que ce texte ne constitue en rien un programme ni une candidature, la décence oblige à m'appliquer les conseils que je suggère pour juger les autres, au moins dans les grands principes. J’envisage que l'effort pour la recherche de pointe dans les secteurs informatiques bénéficie des revenus de la taxe carbone, de la taxe verte et d’une partie des économies de fonctionnement réalisées par la mise en place du Revenu Républicain. L’autre partie de cette manne pourra bénéficier aux réformes éducatives si les propositions des experts nécessitent un accroissement budgétaire.

Et si vous trouvez que le travail en vaut la peine ou que vous souhaitez faciliter cette démarche en faveur de l’intérêt général, vous avez la possibilité de faire un don sur cette cagnotte Leetchi. 

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Liberté et égalité
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